L’avenir incertain de la VAE en 2025 : entre espoirs déçus et défis persistants

L’année 2025 commence sous des auspices peu prometteurs pour le dispositif France VAE. Faute d’une structure juridique clairement définie — une responsabilité qui aurait dû revenir au GIP VAE — le système semble naviguer à vue. Pris entre des ambitions mal orientées et les conséquences d’une réforme imposée à grande vitesse, France VAE est aujourd’hui en proie à un manque cruel de vision et d’innovation. Si certaines initiatives de redressement méritent d’être saluées, elles restent insuffisantes face à un pilotage incertain et une gouvernance défaillante.

Le résultat ? Un dispositif en panne, laissant les acteurs de terrain sans direction et sans véritable perspective.

Des certifications en augmentation, mais le système reste largement insuffisant

Une amélioration notable du nombre de certifications accessibles via la plateforme France VAE a été enregistrée récemment, mais elle reste loin de répondre aux besoins réels. Après l’ajout de plusieurs diplômes du ministère de l’Emploi en février et mars 2025, le total de certifications disponibles atteint désormais 282. Pourtant, ces 282 titres représentent à peine 2 % des certifications enregistrées au RNCP, couvrant encore une part minime des secteurs professionnels. Un écart considérable qui compromet la promesse de 100 000 parcours VAE par an, initialement annoncée lors du lancement de la réforme.

L’accessibilité à la certification reste donc limitée, empêchant le dispositif d’atteindre son objectif de démocratiser la reconnaissance des acquis. Un échec de plus pour une réforme censée améliorer l’insertion professionnelle.

Les aides supprimées : un coup dur pour les candidats à la VAE

Jusqu’à fin 2024, l’inscription à la VAE via la plateforme permettait de bénéficier d’un financement garanti. Mais depuis la fin des aides financières, le parcours est devenu non seulement plus compliqué, mais aussi beaucoup plus coûteux, éloignant ainsi de nombreux candidats. La suppression de ces aides a provoqué une chute drastique des candidatures, et la VAE semble désormais hors de portée pour ceux qui en avaient pourtant besoin.

En réponse, France VAE affiche des estimations de coûts pour l’accompagnement à la VAE oscillant entre 1 500 et 3 000 euros. Cependant, ces chiffres sont souvent bien loin de la réalité. Les candidats attirés par ces tarifs attractifs se retrouvent parfois face à des frais bien plus élevés ou à des prestations de qualité médiocre, loin de l’accompagnement nécessaire à la réussite de leur projet.

Les Architectes Accompagnateurs de Parcours (AAP) se trouvent confrontés à un dilemme : offrir un accompagnement de qualité au risque de rendre leurs services inaccessibles financièrement, ou proposer des prestations réduites pour s’adapter aux contraintes budgétaires des candidats. Un choix difficile, qui peut impacter directement l’efficacité du dispositif.

Une réforme qui déçoit : les promesses de simplification balayées par la réalité

Ce qui était censé être une réforme simplifiant l’accès à la certification s’est transformé en un véritable piège administratif. Là où la VAE était censée offrir un levier de mobilité professionnelle, elle se heurte désormais à des obstacles bureaucratiques et à une absence totale de financement. De nombreux candidats se trouvent dans l’incapacité de démarrer ou de finaliser leur parcours, en raison de la complexité du système et du manque d’aides financières.

L’impact est clair : depuis janvier 2025, moins de 10 % des personnes intéressées par la VAE ont réussi à débuter un parcours. L’une des principales causes de cet échec reste l’absence de soutien financier, qui permettait jusqu’alors à des milliers de candidats de poursuivre leur projet à un coût réduit par rapport à une formation classique. Le retrait de ces aides fragilise le dispositif et prive les travailleurs d’une opportunité d’évolution professionnelle.

Une solution à portée de main, mais une urgence non écoutée

La situation actuelle est loin d’être une fatalité. En réalité, il suffirait d’un investissement ciblé pour redynamiser le système. Une enveloppe modeste, d’environ 50 millions d’euros, permettrait de rétablir un soutien financier pour les parcours VAE, redonnant ainsi une chance à des milliers de personnes de faire reconnaître leurs compétences. C’est une somme dérisoire comparée aux milliards injectés dans d’autres secteurs comme l’apprentissage ou la formation professionnelle.

Cette solution simple et rapide pourrait permettre à des milliers de candidats d’accéder à une certification qui favoriserait leur insertion professionnelle. Mais face à un manque de vision politique, il semble que l’urgence ne soit toujours pas entendue.

Vers un avenir incertain pour la VAE

Au final, la réforme de la VAE en 2025 est en crise. Son objectif de rendre l’accès à la certification plus facile et équitable semble de plus en plus inatteignable. La suppression des aides financières, l’absence de gouvernance solide et l’insuffisance des offres de certifications rendent la situation particulièrement préoccupante pour les candidats. Il est plus que jamais nécessaire de repenser le dispositif afin de permettre à la VAE de remplir sa promesse : l’accès à la reconnaissance des acquis pour tous.