La Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), dispositif essentiel pour reconnaître les compétences acquises en milieu professionnel, subira un tournant majeur à partir du 31 décembre 2024. Les aides financières dédiées à ce parcours, comme les chèquiers VAE (financés par France Travail) et les aides pour frais annexes, seront définitivement supprimées, laissant de nombreux demandeurs d’emploi dans l’incertitude.
Une situation déjà fragilisée
Ces dernières années, plusieurs régions avaient progressivement retiré leur soutien au financement de la VAE, réduisant ainsi les opportunités d’accès pour les publics en reconversion. L’arrêt du financement des parcours de France VAE en octobre 2024 a aggravé cette dynamique, créant un vide pour les candidats à la certification. La décision d’éliminer définitivement les chèquiers VAE et autres subventions ne fait qu’accentuer ce problème.
Ces aides jouaient un rôle crucial dans le financement de l’accompagnement VAE et des frais annexes comme les frais de dossier, de recevabilité ou encore les frais de transport. Désormais, ces dépenses devront être entièrement supportées par les candidats eux-mêmes, ce qui pourrait décourager une grande partie des demandeurs d’emploi, notamment les plus précaires.
Des démarches d’aides à la VAE rendues plus complexes
Les bénéficiaires potentiels de la VAE devront également faire face à une autre contrainte : la lenteur administrative. L’obtention de l’avis de recevabilité, préalable indispensable pour activer les aides financières, connaît aujourd’hui des délais de traitement qui dépassent souvent deux mois. Cette situation complique encore davantage l’accès à un processus déjà perçu comme long et coûteux.
En l’absence de ces soutiens, les demandeurs d’emploi seront obligés de se tourner vers des solutions alternatives, comme leur Compte Personnel de Formation (CPF) ou leurs ressources personnelles. Toutefois, le CPF ne permet pas toujours de couvrir l’ensemble des frais liés à la VAE, ce qui limite fortement les possibilités pour de nombreux candidats.
Une réponse attendue de France Travail
La Direction Générale de France Travail est attendue sur la publication d’une note stratégique pour préciser les orientations futures du financement de la VAE. Cependant, dans un contexte économique et politique tendu, cette note pourrait être retardée, laissant les candidats dans un flou prolongé.
Cette absence de clarté alimente les inquiétudes des professionnels de la formation, qui redoutent une baisse significative du recours à la VAE. Plusieurs acteurs du secteur appellent à des solutions transitoires pour éviter que ce dispositif, pourtant essentiel, ne devienne inaccessible.
Un enjeu majeur pour 2025
L’année 2025 s’annonce déjà difficile avec les nombreux plans sociaux prévus dans plusieurs secteurs. Pour les salariés concernés, la VAE représente souvent une solution efficace pour valoriser leurs compétences et accéder à de nouvelles opportunités professionnelles.
En supprimant les aides financières, les pouvoirs publics risquent de restreindre l’accès à cet outil, laissant de nombreux travailleurs sans solution viable pour sécuriser leur avenir. À l’heure où la reconversion professionnelle est au cœur des enjeux du marché de l’emploi, cette décision pourrait avoir des conséquences importantes sur la mobilité et la compétitivité des travailleurs.
Conclusion
La fin des chèquiers VAE et des subventions marque une étape cruciale dans l’histoire de la Validation des Acquis de l’Expérience. Pour les demandeurs d’emploi, cela représente un obstacle de plus dans un parcours souvent semé d’embûches.
Il est urgent que des mesures soient mises en œuvre pour garantir un accès équitable à ce dispositif essentiel. Dans un monde du travail en constante évolution, la reconnaissance des compétences doit rester une priorité afin de favoriser la sécurisation des parcours professionnels et la mobilité sur le marché de l’emploi.